lundi, 24 mai 2021 17:17

Il était une fois l’USMA…

Écrit par Raouf Benguitoun, Rue du Lézard, Alger Casbah…
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Sans préambule, en six strophes, les fidèles supporters et amoureux du club mythique de la Casbah, Soustara, Bab El-Oued, Climat de France, Zghara, d’ici et de là-bas chez nous, ont parfaitement le droit de donner leurs points de vue, leurs avis, leurs opinions, de faire leur auto-critique objective et constructive concernant leur équipe chirée. Les réactions se font de nos jours sur la toile car il n’y a presque plus de cafés-maures, de bars, de mahchachate, de cercles sportchifs et autres lieux de villégiatures sauf les coins des hittistes dial houma. Les avis après chaque match diffèrent les uns des autres mais généralement, convergent donc positifs. Il ne faut guère prêter attention aux bla bla bla d’une certaine presse toujours khordaliste, toujours clubarde, toujours revencharde, toujours envieuse jusqu’à en faire une fixation maladive… Chenouia dir la3qaqar, Allah yestar…

Les Usmistes, jaloux de leur formation, jadis jouant pour le spectacle avec son jeu académique du 4-2-4, son jeu chatoyant, son jeu léché et alléché, son jeu champagne, son jeu gazouze, son jeu hlou, son jeu chbeb, du beau jeu, du beau football jusqu’à séduire le regretté ancien président de la République et président d’honneur de l’USMA, Ahmed Ben Bella. Il lui arrivait même de déjeuner avec l’équipe lors de sa mise au vert, encourageant les joueurs. Le défunt roi du Maroc, Hassan II, fut également ébloui par la prestation des Rouge & Noir lors d’un match gala (3-3) face au Forces Armées Royales, champion du Maroc), en Juillet 1963 au Stade Municipal (Vélodrome) El Anasser, l’actuel 20 Août (instantanné de la levée des couleurs)… Tah-ya Za-za-yer…

L’USMA a été le 1er champion d’Algérie (anciennement Critérium) post-indépendance, en battant l’EMCIA par 3 à zéro. Raté 5 finales consécutives de coupe d’Algérie certaines pour des raisons douteuses y compris le championnat et la coupe de la ligue les années suivantes. Le jeu de coulisses fonctionnait comme du papier à musique. Malmenée, marginalisée, méprisée, l’USMA a dû se rendre à l’évidence que notre football est une vraie jungle. On jouait bien avec notre constellation de joueurs anadak, l’art et la manière, mais les résultats parfois, ne suivaient pas car l’USMA était l’équipe à battre et à abattre. Rien qu’à l’idée de voir nos supporters avec leur accoutrement, leurs banderoles, derbouka, karkabou, chanter l’USMA, la populace du club recevant agglutinée sur les trottoirs de la ville ainsi qu’aux abords du stade, guettait le moindre de nos supporters pour demander une casquette, un haut de forme, un drapeau. Parfois, c’était l’escarmouche et c’est toujours nos tifosis qui prenaient la castagne. Tous nos supporters ont leurs petites anecdotes… C’était castoche…

Les Usmistes aiment l’USMA et l’USMA aime ses supporters. El Ouachma, kahla wa tchali ya lali, c’est notre passion, c’est notre raison de vivre, c’est notre ADN, c’est notre oxygène que nous respirons à pleins poumons à Santodji et dans tous les stades d’Algérie en louant ses prouesses depuis le Virage Electric Orchestra sous la houlette du regretté Boualem ‘’Kiki’’ Djennadi, décédé récemment. Un artiste ! Depuis la reprise de notre chompiouna d’après-guerre, les chants n’ont jamais cessé de fuser depuis les kops usmistes. Chaque semaine naissait un nouveau tchube numéro 1 au hit-parade de mon cœur repris à l’unisson par les Usmistes, ga3 les Usmistes. Actuellement, c’est Moh Milano, enfant de la Casbah, le pur, le charmeur de Santodji qui nous sort de renversants refrains, kheloui. L’USMA a été également chantée par les ténors de la chanson châabie, El Hadj M’hamed el Anka (le cardinal), El Hachemi Guerrouabi, Amar Ezzahi, Abdelkader Chaou, Rahma Boualem, Mourad Djâafri et j’en oublie… Lah lah yal hamra, ma khaliti la3qoûl…

Sous l’ère actuelle de Mounir Zeghdoud, l’USMA commence à reprendre depuis son arrivée à la barre technique des couleurs et des résultats, de bons résultats, même si la manière n’y est pas. Rome, la ville éternelle, ne s’est pas faite en un jour. Bien sûr, notre USMA qui frappe – provisoirement – à la porte du podium, dérange beaucoup de monde surtout les mauvaises langues et les jaloux. Les journaleux scrogneugneu de différents organes toute presse confondue se reconnaîtront par leurs écrits cacaphoniques, leurs commentaires sans queue ni tête, ni malghigha de moineau. Les supporters les connaissent parfaitement et ne leur accordent guère d’importance sachant par avance leur niveau ardoise, niveau batata, niveau zdaïdaï, niveau caniveau, niveau zigouwate. Donc, pour nous, ça nous fait une belle jambe lorsque cela vient de si bas… Dja el gatt i3allam el bouhanot…

Quels que soient les résultats des prochains matchs, quelle que soit la manière, quelles que soient les critiques des uns et des autres, nous, enfants de l’USMA de père en fils, sommes tous derrière coach Mounir Zeghdoud afin de l’aider dans sa noble mission qui est d’élever l’USMA vers des cîmes supérieures, vers de nouvelles victoires, vers de nouveaux exploits, vers de nouvelles aventures dont seuls les Usmistes savent en rêver et s’en délecter comme d’un flan mexicain. Les entraîneurs passent, les joueurs passent, les dirigeants passent, les prézidons passent mais les supporters resteront toujours fidèles à leur club de tous les jours qu’ils aiment, qu’ils chérissent comme l’ont fait les anciens, les actuels et les prochains de la lignée Usmiste, Rouge & Noir stendhaliens. L’USMA algéroise, l’USMA algérienne, l’USMA de nos Chouhada el abrar… Tahia l’Ittihad, Viva l’USMA…

Nous n’oublierons jamais les membres fondateurs de notre chère USMA née une certaine date prémonitoire du 5 Juillet 1937, les anciens présidents, dirigeants, entraîneurs, staffs technique, médical, administratif, personnel, joueurs et supporters vivants ou décédés ainsi que ceux qui se sont sacrifiés pour l’amour de l’USMA et de l’Algérie abattus au Champ d’Honneur par la soldatesque de Fafa… Pour que nul n’oublie, l’USMA hadara…

Raouf Benguitoun, Rue du Lézard, Alger Casbah…

Allô, Amir el kouzina dial Pilkor ? Mart Makhlouf ouassamha Makhloufa… Cheh cheh Hammam Melouane…

Aya, tchao ya Sghar… Tah-ya Za-za-yer…

NDLR : Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existants ou ayant existé serait purement fortuite.

Alger, 24 Mai 2021

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